Compte-rendu
L’hyperkaliémie chez les diabétiques : quel effet attendu des inhibiteurs SGLT2, agonistes des récepteurs GLP-1 et inhibiteurs DPP-4 ?
L’hyperkaliémie chez les diabétiques : quel effet attendu des inhibiteurs SGLT2, agonistes des récepteurs GLP-1 et inhibiteurs DPP-4 ?
Télécharger (PDF)Potassium ; Hyperkaliémie ; Diabète ; inhibiteurs SGLT2 ; Insuffisance rénale chronique
L’hyperkaliémie chez les diabétiques : quel effet attendu des inhibiteurs SGLT2, agonistes des récepteurs GLP-1 et inhibiteurs DPP-4 ?
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Introduction
Les personnes atteintes de diabète de type 2 (DM2) sont sujettes à développer une hyperkaliémie, plus
particulièrement en présence de comorbidités telles qu'une insuffisance cardiaque et une insuffisance rénale chronique (IRC). L'hyperkaliémie est associée à un risque d'arythmies cardiaques et à une mortalité accrue. Une hyperkaliémie conduit fréquemment à une réduction des doses, voire à l'arrêt des traitements de protection cardio-rénale. Cette étude cherche à évaluer l'efficacité des inhibiteurs du cotransporteur sodiumglucose 2 (SGLT2i), des agonistes des récepteurs glucagon-like peptide-1 (GLP1-RA), et des inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP-4i) sur le risque d'hyperkaliémie chez les adultes atteints de DM2.
Méthode
Étude de cohorte aux Etats-Unis (2013-2022). 3 cohortes : SGLT2i vs DPP-4i, GLP1-RA vs DPP-4i et SGLT2i vs GLP1-RA. Score de propension 1: 1. Inclusion : ≥ 18 ans avec DM2, ≥ 2 mesures de potassium (K+) sérique au cours des 365 derniers jours. Exclusion : diagnostic d'hyperkaliémie ou utilisation d’un chélateur de K+ 90 jours précédant l'entrée dans la cohorte, antécédents de diabète de type 1, diabète secondaire ou gestationnel, IRC stade 5 ou insuffisance rénale terminale, transplantation d'organe, pancréatite, cirrhose, hépatite aiguë ou néoplasie endocrinienne multiple de type 2, admission dans un EMS dans les 365 jours précédant l'entrée dans la cohorte. Issue primaire : diagnostic d'hyperkaliémie ≥ 5.5 mmol/l.
Résultats
N=1'191’094, âge moyen 63 ans, 54 % hommes, 30 % antécédents de maladie CV, suivi moyen 8.1-8.8 mois. L'utilisation des SGLT2i vs DPP-4i était associée à un taux plus faible d'hyperkaliémie (aHR 0,75 ; différence de taux d'incidence (IRD) de -6,88 événements pour 1000 années-personnes). Simultanément, l'utilisation des GLP1-RA vs DPP-4i était associée à un taux plus faible d'hyperkaliémie (aHR 0,79 et IRD -6,36 pour 1000 années-personnes).
Discussion
Cette étude montre un taux d'hyperkaliémie plus faible chez les personnes atteintes de DM2 ayant commencé un SGLT2i ou un GLP1-RA par rapport aux DPP-4i. La réduction du taux relatif observée pour les GLP1-RA par rapport aux DPP-4i (21 %) était similaire à la réduction observée pour les SGLT2i par rapport aux DPP-4i (25 %), sans différencessignificatives entre les SGLT2i et les GLP1-RA. Les mécanismes potentiels par lesquels les SGLT-2i et les GLP1-RA pourraient réduire le risque d'hyperkaliémie sont l’augmentation de l'apport de sodium et d'eau au niveau du canal collecteur cortical du rein et une augmentation de la sécrétion urinaire de K+. Bien que de nouveaux chélateurs de K+ puissent permettre l'utilisation des médicaments de protection cardio-rénale, ils augmentent la polymédication et leurs avantages sur les résultats cliniques concrets sont inconnus.
Conclusion
Cette étude démontre que l'utilisation des SGLT2i et des GLP1-RA est associée à un taux d'hyperkaliémie inférieur à celui des DPP-4i et soutient leur utilisation chez des personnes atteintes de DM2 avec risque d’hyperkaliémie
Date de publication | Auteurs |
---|---|
06.09.2024 |
Compte-rendu
mia_review_152
Date de publication
06.09.2024
Mots clés
Potassium ; Hyperkaliémie ; Diabète ; inhibiteurs SGLT2 ; Insuffisance rénale chronique
CHUV MIAJOUR
La documentation de référence
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1011 Lausanne